La commune Nouvelle au quotidien !
En voiture Simone !
Suite à l’appel du Maire,
un ancien du village s’en est allé à pied
au Monument aux morts … et à l’église !
…
Un acte de civisme non récompensé.
Notre ami rentre ce matin, épuisé, au terme de deux jours de marche…
après avoir sillonné sa commune nouvelle, « Charny Orée de Puisaye »
Par bonheur cet article – et l’invitation ci-dessus – ne sont qu’une petite blague même si l’on a cru comprendre que le regroupement de 14 villages en une commune nouvelle génère quelques anecdotes, difficultés et incompréhensions qui se résorberont dans le temps… Vous voulez un exemple ?
Un risque de liste unique aux élections municipales ?
Pour former une liste complète aux élections municipales du village, il faut sillonner les 14 bourgs et les 500 hameaux afin de réunir 55 candidats représentatifs du territoire (dont 27,5 femmes et 27,5 hommes).
Et là,…, ce n’est pas une blague, mais cela devient presque une farce démocratique tant la tâche est disproportionnée relativement à la taille de Charny Orée de Puisaye qui compte un peu moins de 5200 habitants.
Bon courage aux têtes de liste qui auront la difficile tâche de fédérer derrière leur nom et leurs idées !
Aux dernières nouvelles, 3 listes sont en quête de futurs conseillers municipaux… Ce sont donc 165 candidats à convaincre pour offrir deux alternatives supplémentaires aux électeurs.
Alors, si vous avez le sens de l’engagement pour la collectivité, c’est le moment de vous faire connaître. Vous risquez d’être accueillis à bras ouverts dans chacune des trois listes !
A titre de comparaison, la Ville d’Auxerre est gérée par une équipe municipale de 39 élus pour une population de 35 500 habitants. En imaginant la ville dans la situation de Charny, il lui faudrait mobiliser 266 candidats par liste !!!
Bonjour,
La farce démocratique évoquée dans cet article prête effectivement à sourire, mais pas pour les mêmes raisons.
La situation dans laquelle se trouve confrontée la commune nouvelle de Charny, comme toutes celles qui ont été bâties à partir de nombreuses communes disposant au total d’une faible population résulte à titre exclusif du législateur, qui, à l’occasion de la discussion parlementaire tenue au sujet de la loi du 1er août 2019 sur l’organisation des communes nouvelles à la diversité des territoires n’a pas voulu entendre et comprendre la problématique soulevée. Elle a pourtant été très clairement exposée.
Aussi, même s’il revient aux populations des territoires concernées de devoir faire avec l’absurdité de ce choix, la commune nouvelle de Charny n’échappera pas à ce choix.
Je vous conseille d’adresser votre billet « la farce démocratique » aux personnes qui suivent : Sébastien Lecornu, ministre délégué aux collectivités territoriales et Nicole Dubré-Chirat, députée du département du Maine et Loire qui fut la rapporteure du projet de loi. Accessoirement, les députés du département de l’Yonne pourraient être destinataires de ce billet afin de voir avec eux qu’elle a été leur investissement sur ce texte et la prise en compte de cette difficulté.
La démocratie locale n’est pas une farce, ne vous en déplaise. Ne faisons pas donc porter aux élus locaux qui assument avec difficulté les responsabilités qui sont les leurs avec le souci constant de développer les territoires des choix qu’ils subissent : ils avaient très clairement averti le législateur des fâcheuses conséquences qui résulteraient de cette décision.
Je pense que vous avez parfaitement compris le sens de l’article !
Ne sont mis en cause, ni le superbe village de Charny ni même ses élus qui doivent subir les mêmes contraintes que leurs éventuels opposants.
La loi est ainsi faite par le législateur qu’elle représente, dans le cas particulier de Charny, une entrave au débat démocratique en limitant l’expression populaire.
Merci pour votre précieux commentaire qui étaie notre propos.
Je comprends néanmoins que le mot « farce » puisse déplaire… mais comment qualifier la réglementation quand elle devient aberrante et contraire au débat démocratique ?
Enfin, vous évoquez la loi du 1er août 2019, prise pendant les vacances quelques mois avant une échéance électorale. Tous les gouvernements usent de cette pratique…
Cela valait bien un article !
En fait, nous nous rejoignons, la véritable question est celle du législateur, lorsque l’aveuglement et la surdité le gagne. D’où ma proposition d’interroger les parlementaires de ce beau département de l’Yonne pour savoir quel a été leur niveau d’implication dans la prise en compte de ces difficultés. La farce ou les farceurs doivent peut être être recherché de ce côté là.
Juste pour éviter un contresens : la loi a été promulguée le 1er août 2019. mais le débat s’est tenu au Sénat en décembre 2018 et à l’Assemblée nationale.
Je puis vous assurer que c’est au sein de cette chambre que la réalité évoquée n’a pas été, sciemment, prise en compte. Car Charny, à l’instar de 7 autres communes nouvelles, avait déjà réduit son effectif municipal lors de la création de la commune nouvelle. Je puis vous assurer que pour tous les élus de ces communes, la disposition adoptée fut vécue comme une remise en cause du choix effectué lors de la création de la commune nouvelle.
Tout en partageant l’absurdité à laquelle cela conduit aujourd’hui, qui se manifeste avec encore plus d’acuité pour tous ceux qui projettent de se présenter aux prochaines élections municipales.
Il est évident que la loi frappe avant tout les élus en poste.
Souvent pris à contrepied par des mesures votées loin du terrain, ils sont tenus d’appliquer et de faire appliquer.
Que se passerait-il si aucune des listes ne parvenait à réunir 55 personnes ?
Comment réagiraient l’opinion ou les pouvoirs publics ?
Enfin ne court-on pas le risque de croiser quelques fantômes sur les listes comme ça s’est vu dans le passé dans d’autres communes ?
Navré du titre un peu racoleur. Il a soulevé quelque réaction positive de personnages politiques sur les réseaux sociaux. J’imagine qu’ils ont lu le propos…ainsi que vos commentaires éclairants.