A 51 ans, me voici confiné avec mes 3 enfants en bas âge (6 – 7,5 et 9 ans). Après la garde alternée de mes quatre premiers, tous majeurs aujourd’hui, je m’interroge ! Quel est l’impact de mes blessures intimes sur la construction des petits et des grands ? Pourquoi ai-je l’impression de sur-réagir face à certains comportements des enfants ?
Je me rapproche donc de Valérie Skirka, formatrice et consultante en parentalité sur les conseils de Sandra Cachon, ma coach +++.

Quand le papa ‘chanteur’ devient papa ‘censeur’ !

Fais pas ci, fais pas ça… J’ai un peu l’impression de trop laisser chanter le papa ‘Censeur’ !
Et oui ça me dérange de voir les enfants qui, du bout du bâton, font rouler le cadavre du pigeon.
– Oui le repas est prêt… mais il n’est pas l’heure de manger… alors vous attendez !
– Mets ton pull… moi je te dis qu’il ne fait pas chaud !

Si les enfants sont directement dirigés par leurs émotions et leur sens de la découverte, peut-être peut-on s’interroger sur l’intérêt de jouer, en permanence, les ‘inhibiteurs’ en imposant les règles strictes qui ressemblent à celles enseignées en d’autres temps.

En fait, en pratiquant le lâcher-prise, en questionnant, en suggérant plutôt qu’en imposant, les enfants nous montrent combien il peut-être bénéfique, pour tous, de se reconnecter à l’émotionnel.

Des petites marches de progrès mais elles participent à l’harmonie.

Au rang des victoires du quotidien : ces jours derniers, après avoir cuisiné, je mets la cocotte à feu doux avant de retourner à mes activités… J’attends l’appel de leur petit ventre pour passer à table. Ça ne traîne jamais longtemps ! Les enfants, alléchés par l’odeur ou lassés des travaux pédagiogiques, demandent quand on va manger. En leur répondant qu’on fait la pause quand ils le souhaitent, ils prennent rapidement les choses en mains et mettent la table d’eux mêmes pour me dire « ça y est, on peut manger… » J’arrête alors ces petites activités d’attente et je sers le repas dans l’instant ! Je n’ai pas eu besoin de me fâcher pour qu’ils débarrassent le lave-vaisselle ou mettent la table ; Ils ont fait cela de leur propre chef avec une certaine fierté ! Je me mets alors aux ordres et je prends cela comme une petite victoire personnelle à chaque fois !

Vous sentez la colère monter en vous ! Vous gérez ça comment ?

Il nous arrive, à tous, de sur-réagir, de sentir que l’on est dépassé quand les enfants appuient inconsciemment sur le bouton rouge et font remonter nos blessures d’enfance à la surface. Ils ne rangent pas leur chambre, refusent de manger, sautent sur le canapé pour la 510ème fois !

En temps normaux, nos activités professionnelles ou la scolarité des enfants espacent ces moments et l’on peut aisément oublier de s’interroger… On ‘pète un câble’ ; ils arrêtent et on passe à autre chose. Mais le confinement, c’est juste la multiplication des détonateurs… Et l’on comprend vite que l’on va être obligé de prendre du recul pour ne pas se transformer en cocotte-minute !

Sur ce point, Alice Miller dit que seuls nos enfants ont la clef de cette chambre qui abrite tous nos vieux monstres, c’est à dire nos vieilles blessures d’enfants. Alors, quand le mécanisme de notre mémoire traumatique se déclenche, quand on adopte une réaction disproportionnée, il est une chance d’en prendre conscience et de voir comment on peut le gérer.

Ne pas s’isoler dans une culpabilité non productive

 La belle idée est de s’adresser à une personne qualifiée qui vous accompagne dans votre progression… à petits pas… toujours bénéfiques.

Mais on peut prendre aussi le temps d’en parler en couple ou faire un petit point par écrit, le soir. On peut essayer d’y mettre des mots, voire s’auto-proposer des remèdes qui vont nous aider à mettre du temps entre ce que nous recevons comme une agression et la riposte. (1)
Aller boire un verre d’eau, sortir de la pièce… chacun aura son petit truc pour limiter les moments de sur-réaction !

En trois semaines de confinement, vous avez certainement développé diverses stratégies et l’on a hâte de les lire en commentaire !

Merci à Valérie pour sa disponibilité. Notre échange a permis d’avoir un éclairage sur l’importance de la mémoire traumatique dans la relation avec nos enfants, de voir combien celle-ci était réactivée en période de confinement.
Avec plaisir, je me rendrai disponible pour sa prochaine conférence vidéo
« Le confinement, un cadeau pour la famille? » vendredi 17 avril de 18h à 19h (Inscriptions possibles prochainement sur sa page facebook).

(1) Le terme « riposte » est employé à la place de réaction… sous-entendant que l’on peut se retrouver en mode « guerrier » si on laisse la mayonnaise monter !

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